Nous étions assis sur le clic-clac à se rappeler nos souvenirs d'enfance. Quand ma mère était encore en vie, je passais tous mes étés dans la famille italienne de cette dernière. Et je passais tout mon temps fourré avec Logan, à faire toutes les bêtises possibles et imaginables. Chaque été était un magnifique souvenir, composé de rire et de complicité avec Logan.
-Au fait, dit-il. Pourquoi tu es venue ?
-Ma mère m'a demandé de découvrir certaines choses. Les secrets de familles. Elle m'en a « dit » un d'ailleurs, dans une lettre que j'ai lu dans l'avion.
-C'est lequel, si je peux me permettre ?
-J'aurais dû avoir un petit frère. Peu après le début de son cancer, elle est tombée enceinte, par erreur je pense. Mais elle n'a pas vécu assez longtemps pour que le bébé soit viable et ils sont morts tous les deux ensembles...
-Ah mince, je suis désolé pour toi.
Il me caressa l'épaule.
-Mais tu sais, me dit-il. Cela m'étonnera que tout le monde dans la famille apprécie que tu découvres leur petit secret.
-Je sais, et c'est pour ça que la tâche va être compliquée.
Quelqu'un toqua et Logan lui dit d'entrer. C'était Italo. En me tendant une lettre, que je savais de ma mère, il me dit :
-Tien, ta mère m'a demandé de te la donner. Et il serait temps d'aller au lit, il est presque minuit.
-D'accord merci beaucoup.
Puis il ressorti. Logan se leva, m'embrassa sur le front et dit :
-Je te laisse la lire tranquillement. Bonne nuit à demain.
Je lui pris la main et la serra fort.
-Bonne nuit à demain.
Puis il monta dans sa mezzanine alors que j'ouvris la lettre.
Ma chérie,
Je sais que raviver tous les souvenirs de vacances en Italie quand j'étais encore en vie n'est pas la meilleure chose à faire mais il le faut. Je suis désolé si tout cela te mets le cafard, mais te connaissant je pense que tu repenses à tous ses souvenirs en souriant.
Maintenant, tu vas découvrir le premier secret par toi-même. Demande à Italo qui est Malik Green et vous aurez une petite discussion à mon avis. S'il refuse de te dire qui c'est va voir Fabian. Je pense que tu vas tomber de haut, mais c'est le seul moyen.
J'espère que tu t'en remettras,
Bisous,
Ta mère qui t'aime.
Cette lettre m'intriguait tellement que je mis pas mal de temps à m'endormir. Le lendemain matin, quand je me réveillai, les rayons du soleil éclairants déjà la pièce. Je me levai alors et allai rejoindre tout le monde dans la cuisine.
-Bonjour tout le monde !
-Ah, s'exclama Jenny. Il mio piccolo colibrì est enfin levé !!
-Tien, ton café au lit, me dit Fabian.
-Nooooonnnn !!! Tu t'en rappelle encore ??!
-Oui mademoiselle, me répondit-il avec un grand sourire. Un quart de café, trois quart de lait avec 4 morceaux de sucres, s'il vous plaît et excusé du peu !
Logan, Fabian et moi rigolâmes tellement fort que tout le monde finit par rire. Je pris mon café tranquillement avec toute a famille qui parlait ; cela se voyait bien qu'on était en Italie !! Et c'est ça ce qui me plaisait chez ma famille.
Puis, tout à coup, je repensai à la lettre.
-Dis-voir Italo, je peux te parler seul à seul ?
-Oui bien sûr.
Nous nous levâmes et allâmes dans le salon.
-Tu connais Malik Green ?
-Ah... Je pense que c'est ta mère qui t'en a « parlé ».
-Effectivement.
-Bon. Fabian !!! Logan !!! Venez ici !!
Les deux garçons arrivèrent ensemble et, voyant la tête de leur père, ils comprirent immédiatement. Ils s'assirent donc tranquillement sur le canapé, me faisant assoir avec eux, mais à l'autre bout.
-Malik Green, commença Italo. C'est...
Il soupira et se prit la nuque. Puis il me regarda droit dans les yeux avant de continuer.
-C'est un membre de la famille de ton père. Le pire. C'est ton arrière-grand-père.
Fabian, voyant très bien que son père avait du mal, continua à sa place.
-Il est derrière les barreaux depuis des dizaines d'années. Parce que c'est un tueur.
A ce mot, je sursautai. Je n'avais jamais eu peur de la mort, mais la donner à quelqu'un était pour moi quelque chose de tout à fait impensable et ignoble. Logan continua :
-Des femmes, des enfants, des hommes. La dizaine, la vingtaine, la trentaine, la quarantaine ou encore la cinquantaine. Et il a failli...
Fabian le coupa.
-Tu as failli y passer si je n'étais pas intervenu.
Il enleva son tee-shirt, et en voyant pour la énième fois la cicatrice sur son flanc, qui depuis des années, n'avait aucune signification pour moi, je compris immédiatement pourquoi elle était là. Sans même trop réfléchir, je lui sautai au cou et l'embrassai sur la joue.
-Merci beaucoup Fabian.
Je restai plusieurs secondes agrippé à lui comme ça, le serrant fort contre moi pour lui montrer ma gratitude et en même temps incapable de le lâcher. Au bout d'une ou deux secondes, il me prit à son tour dans ses bras. Quand nous nous lâchons, il ne dit qu'un mot, mais je savais ce que cela signifiait :
-Paris.
*
* *
Cela faisait à présent une semaine que j'étais dans ma famille. Puis, un soir où il faisait particulièrement beau, Logan me proposa :
-Tien, ça te dis je t'emmène dans un endroit magnifique ?
-Oui si tu veux, répondis-je.
Le soir, car j'étais en maillot de bain tellement il faisait chaud pour moi, j'enfilai un short bleu clair à mi-cuisse et un débardeur blanc, avec comme des tâches d'ancre de couleur bleu flash et noir. Nous sortions à 19h de l'immeuble. Il mit son bras sur mon épaule en disant :
-Viens avec moi.
Nous marchâmes pendant une dizaine de minutes puis il grimpa sur un mur de deux mètres. Une fois en haut, il me tendit la main pour que je monte à mon tour. Je sautai aussi haut que je pus, pris sa main, il me tira vers le haut et j'agrippai le mur avant de me hisser en haut de ce dernier. Je m'exclamai :
-Musclé, dit-donc !!
Il me fit un petit sourire en coin avec un regard complice. Puis nous continuâmes à marcher et à escalader deux ou trois murs avant de monter des escaliers de secours pour arriver sur le toit du plus haut immeuble du quartier. Ce n'était que des HLM. Arrivez sur le haut du toit, le soleil était en train de se coucher et il y avait une vue magnifique entre les autres immeubles et les espaces verts, sans oublier la mer au loin. Je restai bouche-bée devant ce paysage.
-Alors ?
-Juste magnifique !!!
-Comme tes yeux, me répondit-il en souriant.
Mes yeux avaient la particularité de devenir ambre avec la lumière du soleil. Il s'approcha près du bord, s'assit sur ce dernier et tapota à côté de lui. Je vins alors m'assoir, malgré la hauteur du bâtiment et mon vertige. Le regard perdu dans le vague, il me demanda :
-Tu ne m'avais pas reconnu au premier abord, n'est-ce pas ?
-Non, pas du tout. Je savais que c'était toi parce que Fabian avait l'apparence trop vieille pour avoir à peu près mon âge, et quand et t'ai vu débarqué j'ai pensé que tu avais énormément changé !!
-En mieux ou en moins bien ?
-En mieux !! Ce qui m'a le plus frappé c'est tes yeux. Ils n'étaient pas aussi bleus quand tu étais petit, si ?
-Non, ils sont devenus comme ça avec le temps. Mais toi, tes yeux sont comme avant.
Je me sentis rougir.
-Merci beaucoup.
Puis, il me regarda droit dans les yeux, je fis de même et il me dit, un peu tendu :
-Tu sais, quand on était petit j'étais fou amoureux de toi.
-Ah bon ?
Je préférais lui cacher que moi aussi. Je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose m'empêchait de le dire ou plutôt me disait de ne pas lui dire.
-Oui... Ça arrive souvent entre cousin.
Puis, je ne sais pas pourquoi, un coup de tête me prit.
-J'avais aussi des sentiments pour toi. C'est bête qu'on ne se le soit pas dit.
-En même temps, c'est bien comme ça parce qu'en plus du chagrin que tu auras eu de perdre ta mère, tu aurais eu le chagrin de me perdre moi.
A ce moment je réalisai que tout le monde a voulu me protéger d'un chagrin supplémentaire : ma mère du fait de perdre un frère, mon père en allant plus en Italie pour éviter de raviver la blessure de ma mère, mon cousin en ne m'avouant pas ses sentiments pour éviter la douleur de la séparation pendant dix mois chaque année, même mon autre cousin qui m'a sauvé la vie en mettant en danger la sienne. Les larmes me montèrent alors aux yeux.
-Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? J'ai dit quelque chose qui ne fallait pas ?
Je me frottai les yeux en répondant :
-Non ne t'inquiète pas, c'est juste que je me suis rendue compte à quel point tout le monde a toujours voulu me préserver de chaque malheur qui pouvait m'arriver. Ma mère, mon père, Fabian, même toi !!
-Comment ça ta mère ?
-Peu après le début de son cancer, elle est tombée enceinte accidentellement. Mais elle savait qu'elle allait mourir avant que le bébé ne soit viable. Alors pour m'éviter le chagrin de perdre un frère elle ne me l'a pas dit.
-Il s'appelait comment ?
-Sacha.
-Waw... C'est clair que vu comme ça, tu dois être bouleversée.
-Et pas qu'un peu !! Moi qui est toujours cru que mon père s'en fichait de moi, que ma mère ne voulait plus me voir en fin de vie et que vous m'aviez oubliée... Avec le recul je me rends compte que j'ai été chouchouté par tout le monde.
Il me prit dans ses bras et me serra fort contre son torse. Même s'il n'avait que seize ans, il avait un torse de nageur professionnel.
-Comment tu fais pour avoir une telle carrure ?
-Le jour de mon treizième anniversaire, babbo m'a dit que tu allais venir quand j'aurais un peu plus que seize ans, alors j'ai décidé de me faire beau pour toi. Donc j'ai fait musculation et natation pour avoir une belle carrure, j'ai pris soin de ma peau et j'ai petit à petit tout changé. Sans m'en rendre compte mon moral a changé aussi et ma mentalité avec.
-Et tu es déçu de l'avoir fait?
-Pas du tout, s'exclama-t-il en m'embrassant sur la joue.
Je sentis que je rougis.
-Toi, tu es encore plus belle que dans mes souvenirs. Tu t'es encore plus arrangée en mieux que moi. Je ne regrette en rien ces trois années de souffrances.
Je ris, mais au fond de moi j'étais heureuse, car inconsciemment il venait d'avouer qu'il avait encore des sentiments pour moi et visiblement encore plus fort que dans le temps.
-En tout cas tu peux être fier de ton corps !!
Le fait que je lui dise ça lui décocha un énorme sourire et il me remercia. Nous restâmes assis là encore deux bonnes heures à nous remémorer les souvenirs de chaque été passé ensemble. De l'été 1997 à l'été 2004. Puis à la rentrée 2004, vers la fin du mois de septembre, ma mère mourût de son cancer.
Quand nous rentrâmes, il était 21h passé. Les plus petit tait déjà couchés et Italo, Jenny, Fabian et Matilda était au salon, chacun dans ses occupations : le garçon sur l'ordinateur, le père en train de lire son journal et les deux filles en train de lire un livre.
-Ah !! Il mio piccolo colibrì !!
*
* *
Je me réveillai en plein milieu de la nuit après un rêve assez tourmenté. Je me tournai alors dans le clic-clac et m'effrayai à la vue de Logan en train de me regarder dormir ;
-Qu'est-ce que tu fais debout ?
-Je n'arrivai pas à dormir, me réponda-t-il en chuchotant. Alors je me suis levé et je n'ai pas trouvé autre chose à faire que de te regarder.
Je m'assis, la couverture sur les genoux. Dans un premier temps, j'étais encore trop endormie pour réaliser que je n'avais strictement rien en haut, puis quand je remarquai que Logan rougissait en se grattant la gorge et en me montrant ma poitrine du doigt, je m'excusai et remontant ma couverture. Il vint s'assoir à côté de moi. Je lui demandai :
-Il st quelle heure ?
-Pas loin de 4h.
Il me regardait dans les yeux, avec un regard profond que le bleu de ses yeux intensifiait encore plus. Sans réfléchir plus loin que ma simple parole, je lui dis :
-Tu sais que tu as des yeux magnifiques?
Il sourit légèrement, un peu gêné et me répondit :
-Je sais, merci beaucoup.
Cette nuit-là, je ne sais pas pourquoi plus qu'une autre nuit ou plus qu'une autre journée, il y avait une certaine tension sexuelle entre nous, palpable à des centaines e mètre à la ronde.
La pluie commença à battre sur la fenêtre, puis rapidement les éclairs déchirèrent le ciel et éclaira la pièce. Je lui dis, regardant le spectacle par la fenêtre d'un air absent :
-Tu te rappelle cette nuit-là ?
-Comment pourrais-je ne pas m'en souvenir ?
Flashback
-Logan attends-moi s'il te plait !!!
Je hurlai en vain ; mon cousin continuait à courir à travers les herbes hautes. Puis, à force de cris, je m'assis par terre et commençai à pleurer. C'est seulement à ce moment qu'il se retourna et revînt vers moi. Il s'accroupi à côté de moi et me diT :
-Excuse-moi June, arrête de pleurer s'il te plait...
Je le regardai alors de mes petits yeux encore humide. Il prit alors ma main et me releva. Puis il me prit dans ses bras et nous marchâmes jusqu'à la forêt.
-Excuse-moi, tu es un peu trop lourde pour moi. Il faut que je te pose.
Il posa alors par terre et nous continuâmes à marcher. Mais tellement longtemps que nous nous perdîmes et la nuit nous rattrapa. Il commença à pleuvoir puis au bout de quelques dizaines de minutes, des éclairs déchirèrent le ciel et du tonnerre nous déchira les tympans. A cette époque, j'avais peur du tonnerre, donc je me bouchai et les oreilles, commençai à hurlai, me blotti contre Logan et pleurai. Ce dernier me prit dans ses bras et me rassura. Nous étions allongés à côté d'un grand chêne. Nous restâmes à cet endroit pendant des heures, jusqu'au petit matin les adultes nous cherchèrent enfin. Cette nuit-là nous avait extrêmement rapprochés. Mais malheureusement c'était le dernier été que nous avions passé ensemble, car une semaine plus tard je repartais dans mon Alsace natale et plus d'un mois après ma mère décéda.
Fin du flashback
-Tu sais que j'avais failli tout t'avouer ?
-Tu aurais peut-être dû le faire, ça aurai donné une bonne raison à mon père pour qu'on revienne nous voir. Il a cru bien faire, mais ça m'aurai plus aidé que tu sois là avec moi dans l'épreuve de la mort de ma mère.
Il me prit dans ses bras.
-Mais maintenant je suis là pour toi.
---------------------------------------------------------------------
1 kiff + 1 com construit = être prévenu!
Vos avis ?
Writings-of-Miss, Posté le jeudi 30 mai 2013 06:48
merrygentry-LKH a écrit : ""
L'histoire de l'arrière-grand-père est réel!! Et quand je l'ai su, j'ai juste pensé que c'était un salaud, comme la plupart des hommes, donc je m'en suis pas mal foutu en fait.
Pour Sacha, ça ne sert à rien de pleurer etc puisque ça fait des années qu'il est mort et que les larmes ne le ramèneront pas. De plus elle ne l'a jamais connu.
Je n'ai pas l'habitude d'écrire le sentiments des personnages, et je préfère les faire ressentir par des gestes etc car le lecteurs est juste acteurs de la scène, pas à la place de l'héroïne. Après c'est ma définition et mon point de vue du lecteurs...
Après, beaucoup de gens que je connais se laisse bercer par les évènements, comme moi xD En fait, June est moi, donc toutes ses réactions, sont mes réactions. Quand quelque chose, même de grave et de triste, arrive, je me dis que c'est la vie et puis c'est tout, ça devait se passer comme ça et ça aurait pu se passer pire que ça!!